Journaliste, Notre HuffPost
SEXUALITE – Le celibat et les applications de rencontre, c’est une longue histoire. Pour plusieurs, ca ne sert a pas grand chose. Pour d’autres, c’est le “match”, tel sur Tinder. Notre faute a quoi? Un puissant algorithme qui nous conduit a nous connecter constamment pour y rencontrer des individus qui nous ressemblent. Vous pensiez vraiment etre libre de discuter avec n’importe qui? Detrompez-vous.
C’est votre qu’a constate l’autrice Judith Duportail. Journaliste independante, elle vient de publier une longue enquete i propos des dessous de l’application de rencontre aux 61 millions d’utilisateurs, ce jeudi 21 mars. Le ouvrage, qui parait a toutes les editions Goutte d’Or, s’intitule “L’amour sous algorithme”. Cela revele les rouages du systeme.
Et notamment, une sombre histoire de notation des utilisateurs. Cette evaluation reste connue sous le nom de “score de desirabilite, aussi appelee “Elo Score”. C’est en tombant via l’article tout d’un journaliste du magazine americain Fast Company que Judith Duportail en entend parler pour la premiere fois. Son auteur, Austin Carr, y decrit une discussion surprenante au cours de laquelle le fondateur de Tinder, Sean Rad, se vante d’avoir cree un systeme de classement des hommes et des femmes sur l’application.
Une cote de performance
En tant qu’utilisatrice, elle tombe des nues. “Un Elo Score est une cote attribuee a chaque individu par rapport i ses performances passees dans un domaine, rappelle-t-elle. Notamment, un joueur de foot obtient des points quand il marque des buts ou remporte des matchs. Neanmoins, tel il va i?tre plus dur de gagner contre le Bayern Munich que contre Guigamp, chaque match remporte ne vaut nullement le meme nombre de points.”
Elle poursuit: “il faudra donc comprendre que chaque fois que la profil reste presente a un individu, se joue 1 mini-tournoi, tel un match de foot ou une partie d’echecs. [. ] Si le webmaster ‘contre’ vous a une cote haute et vous like, vous gagnez des points. Si elle a une cote basse et vous ignore. vous en perdez.”
Le souci, c’est qu’on ne pourra pas connaitre qui vaut quoi. Mes regles du jeu ne le disent pas. L’evaluation d’un profil se base-t-elle simplement sur le physique de l’utilisateur? Tres si»rement, mais nullement seulement. “Ce n’est gui?re une banale mesure d’la beaute”, precise Sean Rad a Fast Company. Quoi d’autre alors?
Du niveau de richesse au QI
Judith Duportail a creuse. Elle est tombee sur 27 pages du brevet possede par Tinder. Non seulement le fameux “Elo Score” se base via une attractivite, mais il se calcule aussi au regard de notre niveau de revenus, de notre niveau d’etudes, notre intelligence, mais aussi notre QI.
La geolocalisation entre aussi en jeu et permet ainsi a l’application de ranger ses utilisateurs dans des ‘pools’, c’est-a-dire des regroupements d’individus etablis en fonction de leur note et de la distance qu’il y a entre eux.
Une technologie que la compagnie a bien fait pour la garder secrete. “Nos serveurs de ‘matching’ paraissent le noyau de notre technologie ainsi que notre propriete intellectuelle et nous ne pouvons jamais partager d’information a propos de des outils deposes”, assenait l’un des communicants a l’enquetrice.
Neanmoins, voila, quelques jours avant la parution du livre de Judith Duportail, Tinder fera marche arriere. L’application est revenue concernant ses propos en detaillant un brin plus le logiciel. A en croire Numerama, hormis l’existence de votre score de desirabilite et le poids des algorithmes en rencontres, on y apprend peu de choses. Force reste de constater, toutefois, que le hasard, sur Tinder, ca n’est gui?re trop ca.
“L’Amour sous algorithme” par Judith Duportail, a toutes les editions Goutte d’Or, reste accessible en librairie de ce jeudi 21 mars.
Plusieurs liens de cet article renvoient vers des e-boutiques marchands, Le HuffPost va recevoir une remuneration si un lecteur achete le produit sur internet. L’integralite des articles publies sur Notre HuffPost sont choisis et ecrits en totale independance. Les experts interroges seront egalement independants des marques ou produits qu’ils citent. En savoir plus.
A voir egalement concernant Notre HuffPost: